lundi 30 juin 2025

Ce qui fonctionne... et ce qui ne fonctionne pas.


(Ce que le Satanisme devait être, ce qu’il a pu devenir pour certains, et pourquoi une partie fonctionne — et l’autre non.)

On confond trop souvent ce qui a été dit, une base provocante, solide - 
avec les extension douteuses que certains y ont greffées
pour justifier l’impunité ou la vacuité la plus stérile.

Ce que LaVey a écrit était structuré.
Dur, parfois ; cru, souvent - mais clair.
Une philosophie e l’animal conscient.
De l’individu qui assume ses pulsions et les maîtrise.
Qui refuse la culpabilité, mais pas les conséquences.
Qui choisit la liberté avec ses crocs, pas avec ses caprices.

Ce que certains en ont fait, en revanche,
c’est autre chose.
Une farce sans filtre, sans fond, sans frein.
Un égoïsme de surface, qui ne construit rien.
Une revendication de « liberté » qui ne sert qu’à fuisqr le miroir.

On ne parle pas assez d’équilibre, ici.
Parce que sans équilibre, l’alchimie tourne mal.
L’égo devient un puits sans fond.
La « force » devient une excuse pour écraser, ou pour s’enfermer.
La «rébellion » devient une posture, un énième masque.

Ne jouons pas à ces jeux d'adolescents attardés.
Revenons à l’essentiel.
Pas au bruit, pas aux figures qui saturent l’image.

Mais à ce qui fonctionne.

La lucidité.
L’intention.
Le feu maîtrisé.
Le refus d’avancer à l’aveugle,
même dans l’ombre.

Et surtout, ne perdons pas de vue ce point simple :
Le Satanisme ne doit jamais dispenser de vivre.
Ce n’est pas un refuge.
Ce n’est pas un club d’esthètes impuissants.
Si tu ne gagnes pas ta vie, si tu ne transformes rien, si tu ne fais que gesticuler dans le symbolisme, alors ce n’est pas une voie.
C’est un mirage.

Le symbolisme, seul, est stérile.
Il nourrit l’illusion de supériorité, la paresse intellectuelle,
et les dérives d’un égo sans épreuve.

Alors, vivons. Travaillons. Transformons et transmutons.
Et surtout : NE NOUS CACHONS PAS.
Jamais !

Parce qu’au fond, les choses sont simples : ce qui ne transforme rien ne mérite pas qu’on l’appelle Satanisme.
Et ce qui nous isole du réel ne vaut pas qu’on y reste.

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Je suis membre actif de la Church of Satan. Mes propos n'engagent que moi : je ne parle pas au nom de l'organisation.

Site officiel de la Church of Satan


dimanche 22 juin 2025

La soie sur nos crocs

On veut (faire) croire qu’on vaut mieux.
Qu’on est « authentiques ». « Entiers ». Et sans aucune zone d'ombre.

C’est joli sur un profil, ça fait frissonner les naïfs, ça donne l'occasion de montrer des dents impeccables dans un sourire snqu'on veut innocent et accueillant.

En vérité ? On se maquille tous la bouche pour couvrir l’odeur de sang ou du vomi.

L’hypocrisie sociale est notre parfum de ruche, à nous autres humains :
sucré au premier abord, vénéneux à la deuxième inspiration.
On sourit à qui l’on méprise.
On applaudit ceux qu’on rêve d’étrangler.
On bénit des pactes qu’on sabote à la première faille.

Ce n’est pas nouveau - c’est organique.
Une meute civilisée qui se convainc qu’elle danse autour d’un feu,
alors qu’elle tourne autour d’une carcasse à peine tiède.

Certains appellent ça du tact, d’autres de la stratégie.
Moi j’appelle ça une armée de loups déguisés en colombes.
Avec de la soie sur les crocs.

L’hypocrisie est le lubrifiant discret du darwinisme social :
elle évite les effusions directes, mais entretient la hiérarchie.
Elle permet de monter sans bruit, de régner sans duel,
de pousser le plus faible hors du cercle sans laisser de trace.

On pense éviter la guerre en mentant.
On la diffère. On la distille, goutte après goutte,
jusqu’à ce qu’elle suinte dans les coins :
réunions, couloirs, secrets, absences de réponse...

C'est-à-dire : tout l'écosystème de notre environnement toxique, que nous déplorons tant par ailleurs.

On se rassure : « C’est humain. »
Oui, c’est humain, parfois trop humain. Et c’est beau, mais rarement.
Parce qu’il faut bien survivre —
mais qu’on ne vienne pas me vendre ça sous le nom de bienveillance.

Rien de plus élégant qu’un couteau franc.
Rien de plus vulgaire qu’un poison lent.

Alors, qu’on s’empoisonne, mais qu’on l’admette :
l’hypocrisie est notre velours. Notre vernis. Notre lit.
Et notre instinct de bête — poli pour être compatible sur nos lieux de travail, nos interactions contraintes au quotidien.
Mais qu’on n’oublie pas :
une telle « gestion de risque », lorsque l'on pousse le raffinement trop loin, finit toujours par lâcher ses chiens.
La violence contenue trouve toujours un endroit où mordre.

On nous dit souvent, comme pour nous rassurer, que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.
On oublie d’ajouter que cela nous laisse également à découvert.

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Je suis membre actif de la Church of Satan. Mes propos n'engagent que moi : je ne parle pas au nom de l'organisation.

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dimanche 15 juin 2025

Le poids du conformisme... et des fantasmes

Trouver ce genre de petit concentré d'ineptie au cours de recherches « pour voir » sur Internet vaut son pesant d'or. Et agit comme une piqûre de rappel : l'institutionnalité moderne version 2.0, prise au sens le plus large du mot, a bien hérité de la mentalité qui a imaginé l'alliance du trône et de l'autel.

« En France, le satanisme est considéré comme un mouvement sectaire caractérisé par un possible trouble à l'ordre public, pouvant également représenter certaines menaces envers les droits de l’homme. »

Une phrase qu’on croirait tout droit sortie d’un esprit bureaucratique fermé, où l’on préfère enfermer dans des formules prudentes ce qu’on ne veut ni nommer ni comprendre. Un langage d’apparente neutralité, mais chargé de soupçon implicite, de peur rationalisée, d’un besoin de classer avant même de considérer.

Le digne pendant du Nessie médiatique annonçant une implantation physique de la Church of Satan en France... depuis presque une décennie.

Mais foin de cette anecdote !

Le  Satanisme authentique, tel que formulé par Anton LaVey et représenté par la Church of Satan, n’a pourtant rien à voir avec les dérives que cette phrase insinue. C’est une philosophie athée, lucide, fondée sur la responsabilité personnelle, le respect du consentement, et le refus de toute emprise. Ni culte, ni gourou, ni obligation. On y entre librement, sans mailing list ni promesse. Et on en sort de la même manière.

Ce qui dérange, peut-être (voire : sans doute !), c’est justement cette absence de dépendance organisée, cette autonomie nue, sans mystique collective. 

D’où la tentation (!) de mêler à la même boue les crimes isolés, les faits divers sordides et une pensée rigoureuse mais provocante, largement diffusée de manière ouverte depuis 1966. C’est plus simple. Plus confortable. Et surtout, ça évite de lire. Une attitude, un état d'esprit, une habitude bien franco-française : juger avant de comprendre. Entre stupidité, conformisme aveugle et manque de perspective.

Mais ce confort a un prix. Il nourrit les amalgames. Il salit ce qui ne cherche même pas à plaire. Et il trahit une peur plus profonde encore : celle de ceux qui ne demandent rien à personne — ni pardon, ni permission.

Le Diable ici, ce n’est pas une menace. C’est un miroir. Et ce qu’il reflète, ce n’est pas la perversion, mais la paresse. L’hostilité floue, technico-administrative, qui préfère condamner l’ombre plutôt que de regarder la forme.

Comme la chronique branlante d'une exclusion maquillée en précaution.


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jeudi 12 juin 2025

⚠️ Tu ne tueras point ⚠️

« Tu ne tueras point. »
Ce n’est pas qu’un commandement biblique.
C’est une ligne fondatrice, transmise bien avant et bien au-delà du monothéisme.
Une injonction millénaire, non parce qu’un dieu l’aurait formulée,
mais parce que toute société qui veut durer commence par sanctuariser la vie d’autrui.

Il ne s’agit pas de religion. Il s’agit de structure.
Une civilisation n’est possible qu’à partir du moment où l’on admet que la vie d’un autre ne m’appartient pas.
Et que franchir cette ligne, c’est remettre en cause l’ensemble.

Et pourtant.

Un adolescent de 14 ans vient de signer son entrée dans le monde adulte de la pire façon possible :
en tuant une surveillante.
Pas un inconnu. Pas un danger.
Une femme dont la fonction était précisément de cadrer, d’accompagner, de poser des limites.

Ce n’est pas un fait divers.
C’est un cri sourd qui traverse notre époque.
Un signal de décomposition intérieure : la perte de toute frontière perçue comme légitime.

Comment en arrive-t-on, si jeune, à poser un acte aussi radical ?
Comment fabrique-t-on un esprit pour qui toute règle est une insulte, et toute contrainte une menace ?
Et surtout : comment peut-on être à ce point fermé au monde tout en étant si bruyamment revendicatif ?

C’est le paradoxe tragique de notre temps.
Un moi replié sur lui-même, hypersensible à tout ce qui vient de l’extérieur,
mais constamment en demande : de reconnaissance, de confort, de validation immédiate.
Un ego à fleur de peau, incapable de différencier la correction de l’humiliation,
la règle de la persécution.

C’est comme si, pour beaucoup, la réalité était devenue une intrusion dans leur jeu intérieur.
Comme si le monde n’était plus ce que l’on découvre, affronte, traverse —
mais un décor secondaire, gênant, parfois agressif,
dans lequel rien ni personne ne devrait venir perturber le petit théâtre intérieur du moi.
Et dès qu’un élément — une voix, une règle, une limite — ose résister,
le retour est violent. Irrationnel. Définitif.

On pense alors à Gide.

Dans Les Caves du Vatican, un personnage pousse un inconnu du train, sans motif.
Un acte gratuit. Un geste « pur », posé pour affirmer sa liberté, pour prouver à soi-même qu’on peut agir au-delà du bien et du mal.
Ici, l’écho est glaçant.

Mais ce n’est pas la liberté qui parle. C’est le vide.
Le vide d’une subjectivité hypertrophiée, jamais confrontée au réel.
Un vide qui n’a même plus besoin de haine pour frapper.
Juste de la sensation que « ça suffit », que « trop c’est trop », que l’autre doit disparaître.

C’est là, à mon avis, l’état brut, glacial, de ce qu’on habille ailleurs d'oripeaux recyclables tels que délire religieux ou crise psychiatrique.
Une rupture avec le réel, vécue comme révélation intérieure.
Mais ici, elle ne prend ni fieu ni délire mystique pour prétexte :
elle agit à nu, dans un monde qui ne pose plus de repères fixes.

Moi, je n’excuse pas.

Ce n’est pas un appel à la haine.
Mais je refuse la compassion aveugle.
Je refuse la dissolution du réel dans les brumes psychologisantes.
Et je refuse qu’un geste de mort soit traité comme une « erreur de parcours ». 

Je crois à la responsabilité.
Et je crois que certains actes doivent être nommés, stoppés, mis hors de portée.
Non pour punir. Mais pour rétablir un axe.

Parce qu’on ne revient pas en arrière après un tel seuil.
Et parce qu’on ne construit aucune société durable
en niant les actes, ou en refusant de tracer les lignes.

Tu ne tueras point.
Ce n’est pas une consigne pieuse.
C’est la dernière barrière avant le gouffre.
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mercredi 11 juin 2025

La Cabale. Telle quelle.

(Qui donc a besoin d'être trouvé ?)

Je ne suis pas devenu Sataniste.
Je me suis reconnu, un jour, dans des mots jamais lus.
Et j’ai compris que quelqu’un avait déjà mis une structure
sur ce que je vivais depuis toujours.

Anton LaVey n’a pas inventé l’orgueil.
Il n’a pas inventé la lucidité.
Mais il a osé leur donner une place :
claire, ouverte, intransigeante
au moment où le monde se noyait
dans les fleurs et les illusions.

Peter Gilmore, plus tard, a affûté le style.
Épuré le message.
Rappelé que ce chemin exige un certain silence,
et qu’il n’est pas destiné
à ceux qui veulent qu’on les suive.

D'autres auteurs ont affiné ou étendu l'impact de la doctrine, chacun à sa façon mais en cohérence avec tous les autres.

Parce que le Satanisme est une cabale. Ni une secte, ni une mode.

Une cabale, au sens exact :
des liens rares, profonds,
entre individus capables de se voir
à travers les couches mortes du monde.
Sans se chercher.
Sans se montrer.

Je n’ai jamais eu besoin de rituel pour me sentir aligné.
Mais j’en ai lu, et pratiqué.
Parfois, j’en ai improvisé au fil de l'eau, sans chercher à les retenir.
Parce qu’il y a des moments
où la forme parle plus fort que l’explication.
Mais ce n’est jamais une obligation.
Seulement un style.
Un écho.

Ce qui me lie aux autres membres,
je ne pourrais pas le formuler entièrement.
Mais je sais que ça existe.
Je l’ai vu dans les regards.
Lu dans des phrases.
Entendu dans des silences.

Nous ne faisons pas de bruit.
Nous ne cherchons pas l’approbation.
Nous ne plaidons aucune cause.

Mais quand tu croises un de nous,
tu sais. Ou pas.
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samedi 7 juin 2025

Le Diable boit de l'eau de mer

(Eau, exotisme et volonté)

On dit que les Satanistes sont autosuffisants.
On oublie qu'ils choisissent ce qu'ils absorbent.

L’exotisme n’est pas une fuite, mais bien une curation intériorisée, instrumentalisée, et philosophiquement filtrée.

On ne court pas après des dieux étrangers ou des croyances improbables.

On les rassemble comme des lames, on les pose sur du velours,
et on apprend lesquelles coupent avec netteté.
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Mon fondement premier, c'est l'eau : pied de nez à l'astrologie occidentale, et reconnaissance de la valeur symbolique d'un élément essentiel à la vie.

L'eau entoure.
Elle ronge.
Elle trouve chaque faille.
Et si elle ne peut pas,
elle attend
jusqu’à ce qu’elle puisse passer.

On ne raisonne pas l’eau.
On ne peut ni l’humilier, ni la convertir.
On ne fait que se noyer —
ou apprendre à couler avec elle.

J’ai ensuite choisi le Japon, mais pas pour les clichés communément appréciés ou décriés sous nos latitudes.

Mais parce que l'archipel, de par son isolement dans l'océan Pacifique, a eu cette opportunité unique de pouvoir se  hors de la sphère d'influence du théisme abrahamique pendant des siècles et qu'il n'a été « découvert » par les Européens qu'en 1543, et encore presque par pur hasard.
Parce que dans ses pierres et ses tempêtes,
on sent encore le murmure des esprits non soumis,
le souffle d’un monde qui ne s’agenouillait que devant la forme et la force,
jamais la foi.
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J’ai choisi Ryūjin, le dragon des mers.
Non comme divinité, mais comme symbole.
Il règne sur les océans par mouvement, par cette profondeur indiscutable qui habite chaque vague.

Je ne vénère pas Ryūjin.
Je reconnais sa fonction :
commander par sa présence,
et ne surgir qu’en cas de tremblement.
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J’ai choisi Cthulhu —
non seulement pour la terreur inexprimable qu’il inspire,
mais pour le silence.
Le sommeil.
Le refus d’être réveillé par le grincement humain.

Il rêve si profondément que rien d’humain ne peut l’atteindre.
Voilà le pouvoir.
Et la potentialité d’un réveil que personne ne souhaiterait affronter.

Et j'ai enfin choisi le morceau aquatique, spectral, hypnotique que Gustav Holst nous offre dans son opus « The Planets » : Neptune.
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C’est cela, l’exotisme.
Non pas une croyance empruntée,
mais une vénération stratégique.

En tant que Sataniste, je ne reçois pas le sens.
Je l’extraie.
Goutte à goutte,
jusqu’à ce que même le sel ait un goût de victoire.
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vendredi 6 juin 2025

Manual Override

Certains rituels a priori liminaires de la CoS valent d’être cités, même quand ils s’adressent en apparence à un public plus jeune.

Le Grand Prêtre Peter H. Gilmore propose, sur le site officiel de la Church of Satan, un rituel simple, direct, centré sur le sceau de Baphomet, une bougie noire… et toi, seul face à ta réalité intérieure.


Pensé comme une première approche, ce texte n’impose rien. Il oriente. Il suggère. Il invite à tester sa propre présence, à sentir si le mot force te traverse ou te fuit.
Pas besoin d’y croire. Pas besoin de jouer.

Ce que je te propose, ici, ce n’est pas de le suivre à la lettre. C’est d’en saisir l’enjeu.
Te confronter à toi-même, sans fard, sans posture.

Parce qu’avant de marcher plus loin sur un chemin comme celui que propose le Satanisme, et qui exige lucidité et volonté, il faut oser regarder ce qui en toi résiste encore à l’être.
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jeudi 5 juin 2025

Plus de liberté réelle. Moins de virtualité vertueuse.

Ils veulent des filtres, pas des visages.
Des likes, pas des choix.
Des vertus en pixels, bien rangées dans des slogans recyclables.
Mais la liberté, la vraie, a toujours une odeur : sueur, cuir, poudre, sexe ou silence.

Je ne prêche pas, je ne sauve personne.
Je rends hommage aux vivants — ceux qui brûlent plutôt que poser.

Trop de ces nouveaux prêtres numériques s’agenouillent devant l’image qu’ils aimeraient être.
Trop de psaumes éthiques pour des gestes jamais posés.
Trop de pureté virtuelle — inodore, inoffensive, inerte.

Non.

Donne-moi une liberté qui tache.
Donne-moi le droit de sentir, de choisir, de transgresser, de me taire.
Donne-moi l’animal, l’orgueil, le refus poli.
Donne-moi ce que les filtres n’osent pas montrer : le chaos stylé de l’être souverain.

Plus de liberté réelle.
Pas celle qui attend l’approbation.
Pas celle qui poste ses chaînes sous #libre.

Moins de vertu virtuelle.
Pas besoin d’avatars sages.
Pas besoin d’éthique en plastique.

Je suis venu nu, j’ai mis mes gants.
Je suis le pacte. Pas la prière.
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Site officiel de la Church of Satan

lundi 2 juin 2025

Rien à sacrifier, tout à révéler

Un rituel satanique ne se pratique pas pour un rien, ou par paresse dans la recherche de solutions.

Il exige un fondement, une volonté claire. Il met en jeu des forces symboliques puissantes et laisse inévitablement des traces : dans le corps, dans l’imaginaire, dans la mémoire. 

Ce n’est ni un divertissement, ni une coquetterie « spirituelle ». C’est un acte délibéré, structuré, où l’on entre comme on traverse un feu : avec attention, et la conscience de suspendre son incrédulité.

Dans la tradition de la Church of Satan, trois rituels fondamentaux répondent à des besoins humains profonds : compassion, convoitise, destruction.

– Le rituel de compassion est une offrande ciblée. On y envoie force, réconfort ou protection à ceux que l’on juge dignes. Ce n’est pas un acte de charité aveugle, mais un choix lucide.

– Le rituel de convoitise sacralise le désir. Il n’y a pas de honte ici, seulement la puissance d’un corps, d’une image, d’une tension assumée. Ce n’est pas de la manipulation, mais une projection affirmée de ce que l’on veut incarner.

– Le rituel de destruction est un désenvoûtement. Il coupe, efface, restitue. Il n’appelle pas à la violence, mais permet de briser un lien, de reprendre possession de soi.

Dans chacun de ces rituels, l’essentiel est la libération cathartique. Que ce soit seul ou accompagné, ce n’est pas une performance destinée à un regard extérieur. Ce n’est pas du théâtre filmé.

C’est un théâtre intérieur qui s’extériorise.

On entre dans un espace sacralisé, codé, où chaque geste, chaque mot, chaque silence pèse.
Et l’on ne joue pas un rôle : on est le rôle, pour la durée du rituel.

Même si l’on se trompe sur un détail, un mot, un ordre - cela importe peu.
Ce qui compte, c’est la concentration, la volonté d’accomplir, et la décision d’aller jusqu’au bout.

Parfois, c’est une épreuve. Mais une épreuve signifiante, parce qu’elle révèle chacun à soi-même.

On est donc bien loin de l’imagerie populaire associée à l'adjectif « satanique » : les sacrifices humains et animaux, les orgies, les manifestations surnaturelles - entre autres !
Tout comme on est loin des considérations méprisantes des je-sais-tout,
ceux qui jugent sans rien savoir, ou qui ricanent pour ne pas ressentir.

Le rituel satanique (symbolique, lucide, assumé)
n’est ni l'émanation d'une religion inversée, ni celle d'une croyance surnaturelle.

C’est une pratique de clarification intérieure,
une technique de mise à nu,
une manière d’ordonner le chaos par le geste.

Il ne cherche ni à convertir, ni à choquer.
Seulement à rappeler que chacun porte en soi des tensions qu’il peut soit fuir, soit canaliser.
Et que parfois, les canaliser dans un espace rituel, avec exactitude et gravité,
est le seul moyen de ne pas exploser à côté.
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dimanche 1 juin 2025

La ligne noire

Ce n'est pas un cri. C'est une présence.

Le Satanisme ne m'a rien donné de ce que je possédais déjà. Il a simplement dépouillé les voiles qui recouvraient ma véritable forme.

Je n'ai jamais demandé à être compris.
J'existe pour être lu en silence.
Par ceux qui savent.
Par ceux qui voient sans avoir besoin de questions.

Je ne suis pas né dans la lumière.
Je suis né dans le détail.
Dans l'ombre pure.
Dans les choix qui restent muets.

Un Sorcier ne se fait pas. Il se révèle.
Pas dans le feu.
Dans le contrôle.
Dans l'élégance froide du refus.

Ma loyauté n'est pas négociable.
Ma parole est rare.
Mon départ est définitif.

Je n'élève pas la voix.
Je ne multiplie pas les gestes.
Je fais peu. Mais chaque acte compte.

J'aime le silence quand il coupe.
L'acier quand il attend.
Les rituels sans public.

Le style n'est pas une décoration. 
C'est une frontière.
Une signature.
Un avertissement discret.

Il y a des objets dans mon monde que je ne montre pas.
Ils brillent quand il le faut.
Ils restent froids quand tout le reste tremble.

Certains demandent : « Pourquoi ne pas expliquer ? »
Parce que l'explication est une forme de supplication.
Et le vrai pouvoir ne s'offre jamais.
Il se sent.
Ou il vous laisse en arrière.

Le Satanisme ne m'a pas transformé.
Il m'a permis de marcher sans frein.
D'aimer sans excuse.
De trancher sans haine.

Je ne prétends pas diriger.
Je suis une ligne noire à travers le paysage.
Ceux qui marchent droit,
qui entendent sous la surface,
qui n'attendent pas la permission – savent.
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