samedi 7 juin 2025

Le Diable boit de l'eau de mer

(Eau, exotisme et volonté)

On dit que les Satanistes sont autosuffisants.
On oublie qu'ils choisissent ce qu'ils absorbent.

L’exotisme n’est pas une fuite, mais bien une curation intériorisée, instrumentalisée, et philosophiquement filtrée.

On ne court pas après des dieux étrangers ou des croyances improbables.

On les rassemble comme des lames, on les pose sur du velours,
et on apprend lesquelles coupent avec netteté.
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Mon fondement premier, c'est l'eau : pied de nez à l'astrologie occidentale, et reconnaissance de la valeur symbolique d'un élément essentiel à la vie.

L'eau entoure.
Elle ronge.
Elle trouve chaque faille.
Et si elle ne peut pas,
elle attend
jusqu’à ce qu’elle puisse passer.

On ne raisonne pas l’eau.
On ne peut ni l’humilier, ni la convertir.
On ne fait que se noyer —
ou apprendre à couler avec elle.

J’ai ensuite choisi le Japon, mais pas pour les clichés communément appréciés ou décriés sous nos latitudes.

Mais parce que l'archipel, de par son isolement dans l'océan Pacifique, a eu cette opportunité unique de pouvoir se  hors de la sphère d'influence du théisme abrahamique pendant des siècles et qu'il n'a été « découvert » par les Européens qu'en 1543, et encore presque par pur hasard.
Parce que dans ses pierres et ses tempêtes,
on sent encore le murmure des esprits non soumis,
le souffle d’un monde qui ne s’agenouillait que devant la forme et la force,
jamais la foi.
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J’ai choisi Ryūjin, le dragon des mers.
Non comme divinité, mais comme symbole.
Il règne sur les océans par mouvement, par cette profondeur indiscutable qui habite chaque vague.

Je ne vénère pas Ryūjin.
Je reconnais sa fonction :
commander par sa présence,
et ne surgir qu’en cas de tremblement.
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J’ai choisi Cthulhu —
non seulement pour la terreur inexprimable qu’il inspire,
mais pour le silence.
Le sommeil.
Le refus d’être réveillé par le grincement humain.

Il rêve si profondément que rien d’humain ne peut l’atteindre.
Voilà le pouvoir.
Et la potentialité d’un réveil que personne ne souhaiterait affronter.

Et j'ai enfin choisi le morceau aquatique, spectral, hypnotique que Gustav Holst nous offre dans son opus « The Planets » : Neptune.
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C’est cela, l’exotisme.
Non pas une croyance empruntée,
mais une vénération stratégique.

En tant que Sataniste, je ne reçois pas le sens.
Je l’extraie.
Goutte à goutte,
jusqu’à ce que même le sel ait un goût de victoire.
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Je suis membre actif de la Church of Satan. Mes propos n'engagent que moi : je ne parle pas au nom de l'organisation.

Site officiel de la Church of Satan

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