mercredi 13 août 2025

L'impossible grand écart

(Musée de cire ou théâtre des vertus ?)

Le spectateur moderne croit choisir ce qu’il regarde.
En réalité, il ne fait que consommer ce que le clergé culturel lui a préparé.
Studios, plateformes, festivals : ils décident ce que vous allez voir et surtout comment vous allez le voir.

Leurs deux évangiles sont clairs :
D'un côté, le musée de cire, où l’art se fige en réalisme cadavérique.
De l'autre côté, le théâtre des vertus, où l’histoire se plie aux sermons du jour.

Le musée de cire : l’obsession du vrai mort
Aujourd’hui, un biopic n’est plus un portrait, c’est une reconstitution médico‑légale.

Prenons Stephen Hawking.
Le spectateur croit « vouloir » un film où l'acteur lui ressemble à la cellule près ; où la dégénérescence SLA suit le bon rythme ; et où la chaise roulante est exactement celle de 1979.

En vérité, ce dogme vient d’en haut.
Ricky Gervais l’a résumé :
« Il faudrait prendre un acteur invalide, le rendre valide pour jouer Hawking avant la maladie,
puis le retransformer en invalide pour la suite. »

Voilà l’authenticité selon le clergé culturel : une taxidermie avec le budget d'une usine à séries.

Le théâtre des vertus : l’obsession de la posture
À l’autre extrême, on aime corriger le passé pour lui faire chanter nos valeurs.
Dernière trouvaille : Guenièvre, reine de la Table Ronde,
incarnée par une actrice afro‑britannique dans une série BBC.

Personne n’a jamais exigé ça.
Mais les producteurs, eux, ont décidé que le Moyen Âge devait refléter la diversité du XXIᵉ siècle.

Peu importe l’histoire, l’archéologie, ou même la légende.

Résultat ? Un sermon illustré.
Le passé devient une pub pour fringues tendance avec des épées.
Le spectateur applaudit la posture et se croit libre, alors qu’on vient de lui vendre un prêche.

Deux dogmes, un même résultat
Musée de cire ou théâtre des vertus, le verdict est le même : l’art meurt.

Dans un cas, il s’embaume dans l’exactitude glaciale.

Dans l’autre, il s’évapore dans la morale.


Dans les deux cas, le spectateur regarde ce qu’on a décidé pour lui,
et non ce qui pourrait le troubler, l’élever, ou le réveiller.

La troisième voie : la fidélité poétique
Il existe une autre manière de faire.
Ne pas mentir. Ne pas s’agenouiller.
Être fidèle à l’âme, pas à la photo ni au sermon.

L’art qui brûle les dogmes,
et qui ose dire :  « Je ne te montre pas ce que tu veux voir.
Je te montre ce qui vit encore pour nous, aujourd'hui. »

Conclusion
Le clergé culturel nous tend deux prisons :
le cadavre réaliste et le pantin vertueux.

Moi, je choisis la voie du feu.
Celle qui brûle les illusions et montre l’essentiel.
Car, comme tout bon Sataniste le sait : mieux vaut une vérité vivante qu’un mensonge conforme.

Arashi Wanderer Ryō 
(Hōrō-sha)

PS : libre à vous de vous demander pourquoi Jules Brunet (1838 - 1911) est devenu « Nathan Algren » dans The Last Samurai.

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Je suis membre actif de la Church of Satan. Mes propos n'engagent que moi : je ne parle pas au nom de l'organisation.




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