samedi 2 août 2025

Les boucles qui saignent

Les humains avancent comme des algorithmes vêtus de chair. Dans leurs yeux, je vois défiler des lignes de code invisibles : présupposés, excuses, petites illusions qui décident à leur place :

« Si on me rejette, je fuis. Si on m’applaudit, je répète. Si le monde me blesse, je cherche un responsable. »

Toujours les mêmes boucles, toujours la même danse mécanique. LaVey l’a exposé sans complaisance : les neuf péchés sataniques sont la carte de ce labyrinthe. La stupidité, la vanité improductive, le solipsisme, la conformité moutonnière… chacun de ces vices est une porte d’entrée pour la prévisibilité humaine.

Ils croient que leurs routines les protègent, mais chaque ligne de code est un piège. Le collègue qui se plaint des mêmes injustices depuis dix ans, sans jamais bouger d’un millimètre. L'amie qui choisit encore et encore le même type de relation toxique, persuadée que « cette fois, ce sera différent.». Les algorithmes humains s’exécutent sans imagination, cherchant la validation sociale ou l’illusion de sécurité. 
Et ce faisant, ils trahissent le premier impératif satanique : l’autopréservation. Parce que s’abandonner au confort des routines, c’est déjà commencer à se saboter.

La douleur finit toujours par venir. Une remarque qui perce la carapace. Une trahison qui brûle. Une solitude qui écrase. Comme le disait une certaine psychologue : « On arrête de répéter un schéma quand ça commence à faire vraiment mal. »

Tant que ça ne saigne pas, l’algorithme tourne, aveugle et content de lui. La boucle continue, les mêmes échecs reviennent, les mêmes déceptions s’accumulent.
 Jusqu’au jour où la mécanique s’enraye, où la geôle des habitudes se fissure. Certains en profitent pour se réécrire ; d’autres s’effondrent, incapables de survivre hors de leur programme.

Mais on peut aussi choisir de de se hacker avant l’impact, d'ouvrir ses entrailles comme un écran noir et scruter chaque ligne de code qui pourrait me trahir. Regarde ses démons danser sur ses réflexes, et les renvoyer au néant avant qu’ils ne s’installent. 

Le Sataniste lucide n’attend pas que la douleur dicte sa mise à jour. Il casse ses propres boucles avant qu’elles ne l’étouffent. Il refuse la sécurité morte des routines, cette capitulation silencieuse qui habille la stagnation de fausse paix.

La vraie autopréservation n’est pas de se blottir dans son algorithme. Elle naît dans la fracture volontaire, dans l’élégance brutale de celui qui se réinvente au bord du gouffre, et qui choisit de vivre en code libre plutôt qu’en machine prévisible.

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Je suis membre actif de la Church of Satan. Mes propos n'engagent que moi : je ne parle pas au nom de l'organisation.



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